lundi 8 octobre 2012

Les milliards n’ont pas tous la même valeur !

Le « bon » peuple qui refuse de dépenser un milliard pour le Transrun acceptera-t-il d’en dépenser plus de trois pour l’achat d’avions de guerre ? Les manipulations auxquelles le citoyen doit faire face sont elles suffisamment puissantes pour lui faire perdre tout jugement sensé. Lorsque l’on parle du milliard du Transrun, on oublie qu’il s’agit d’un projet qui aurait généré un volume de travail presque entièrement effectué en Suisse, ce qui signifie que le retour financier à l’Etat aurait été considérable sous la forme d’impôts directs et indirects. Il se serait donc agi d’un investissement qui aurait été remboursé en partie durant l’élaboration du programme et ensuite sous la forme d’économie de temps et d’énergie pour des générations. Pour ce qui est du Gripen, il s’agit d’un achat à l’étranger, c’est-à-dire que son financement correspond vraiment de l’argent dépensé. Une dépense et non un investissement puisque un avion coûte en maintenance, a une durée de vie limitée, représente un gouffre à carburant (aussi acheté à l’étranger) et pollue énormément, tout ça pour assurer la « police du ciel » selon son principal défenseur, le conseiller fédéral Ueli Maurer. Alors que la rue grouille de dealers, de voyous et de drogués, ce ministre ne devrait-il pas redescendre sur terre… et ses concitoyens avec ?
 
Frank Böttger

vendredi 3 août 2012

Article paru dans le journal 24 Heures du 3 août 2012

A quand une vraie prise de conscience !

Lorsqu’apparaissent simultanément en Suisse et au Japon des révélations des plus inquiétantes sur les magouilles relatives à l’exploitation des centrales nucléaires, on ne peut que s’inquiéter de l’avenir de la planète toute entière qui semble prise en otage par des lobbies sans scrupule. C’est d’autant plus alarmant que ces deux pays sont sans doute parmi les moins compromis dans la corruption et la manipulation de l’opinion publique. Il est donc plus que probable que de nouvelles catastrophes nucléaires surviendront. Si chacun les souhaite les plus éloignées possible de l’endroit où il vit, celles de Tchernobyl et de Fukushima ont cependant démontré que c’est à chaque fois la Terre entière qui concernée par leurs effets dévastateurs. Si ceux qui, dans les années cinquante, nous parlaient de « l’atome pour la paix » n’ont pas été de naïfs apprentis sorciers mais qu’ils aient mesuré les dangers de l’industrie qu’ils proposaient de développer, ils devraient être condamnés pour crime contre l’humanité. Aujourd’hui, par leur faute, chaque fois qu’un père de famille tourne un commutateur, il porte atteinte aux intérêts sinon à la vie de ses enfants et petits-enfants qui à tout le moins devront supporter la charge financière que représentera la gestion des déchets nucléaires et le démantèlement des centrales (aussi coûteux que leur construction). 

Frank Böttger, La Sarraz 

lundi 25 juin 2012


Spécialiste des déchets nucléaires Marcos Buser quitte la Commission fédérale de la sécurité nucléaire en dénonçant les manigances de l’Office fédéral de l’énergie, de l’inspection fédérale pour la sécurité nucléaire et de la NAGRA (Nationale Genossenschaft für die Lagerung radioaktiver Abfälle). En affirmant que « le contrôleur est copain de celui qu’il contrôle », il en dit long sur les dangers qui planent sur les populations du monde entier, les manigances n’étant de loin pas l’apanage de la vie politique suisse.
Frank Böttger

lundi 16 janvier 2012

Lorsqu’un candidat PDC à l’élection au Grand Conseil tente de nous rassurer en rejetant la perspective d’une démondialisation et d’une décroissance à l’échelon mondial, il s’adresse sans doute à tous ceux qui - passé la cinquantaine - n’ont effectivement pas grand chose à craindre de ce phénomène s’ils persistent à retarder son acceptation. Il oublie cependant que plus les mesures visant à notre adaptation à un nouveau mode de vie seront envisagées tardivement, plus brutales seront leur mise en application. En jonglant avec de superbes néologismes tels que « définanciarisation » de l’économie ou de « dévirtualisation » de la finance, il ne nous parle que de fric. Or le fric ne se mange, pas, il n’absorbe pas le CO2, il ne réalimente pas les mines de pétrole, de charbon ou d’uranium, il ne peut pas servir d’engrais pour reconstituer les forêts primaires comme il ne peut non plus ressusciter les espèces animales ou végétales disparues. La décroissance est donc inéluctable à plus ou moins brève échéance avec pour corollaire la démondialisation causée par une hausse progressive du prix des transports. Pour l’avenir de nos enfants, les autruches qui constituent le grand troupeau des politiciens de droite devraient sortir leur tête du sable !